10 years of solitude

  • Sira, Jardin du Silence, Villejuif, 2020

  • Aboubacar, rue Robespierre Bagnolet 2020

  • Nyake, Avenue de la Résistance, Montreuil, 2019

  • Bakary O, Rue de Picpus, Paris 2020

  • Aminata, Rue Jules Ferry, Montreuil, 2019

  • Boure, Passage du Génie, Paris, 2019

  • Toure, Rue Louis Blanc, Paris 2019

  • Yada, Jardin des Poètes, Paris, 2019

  • Mamadou, Quai du Port, Saint-Denis, 2019

10 ans après sa rencontre avec T.N. et les demandeurs d’asile Maliens et Sénégalais d’un squat du 18 ème arrondissement de Paris, Assaf Shoshan décide de partir à leur recherche pour savoir ce qu’ils sont devenus. En chemin, il rencontre un nouveau sujet. Il découvre que les nouveaux travailleurs sans-papiers qui lui confient leurs histoires travaillent tous sous un faux nom. Le nom d’un homme ou d’une femme qui parmi eux, a des papiers en règle. Ils se cachent donc sous une fausse identité qui les empêche d’avoir accès à la sécurité sociale et les condamne à la précarité et à la peur d’être démasqués. L’enjeu majeur serait pour ces travailleurs de voir leur demande d’asile déboutée.

Comment photographier des gens qui se cachent ?  C’est cette impossibilité du portrait qui a donné lieu à cette recherche. Comment raconter un homme, une femme, sans jamais croiser son regard ? Le détail a alors toute sa place.

C’est par le truchement d’une paume blanchie par le soleil qui masque un visage, par des yeux qui se ferment ou qui se détournent. Par un corps qui reste dans l’ombre. Par des visages toujours cachés, réfugiés.

Le regard de Shoshan tourne autour de ces sujets menacés sans jamais en faire des proies. Ses images montrent avant tout la désolation des corps, tapis dans de grands espaces vides, leurs façons de se dérober le temps d’un réflexe et de fuir la lumière pour s’éclipser sans personne à leurs côtés. Elles disent leur quête d’un refuge dans un pays qui ne parle que d’étrangers.