Standing at the front
Après s’être installé en France, Assaf Shoshan commence en 2001 une sorte de journal photographique lors de ses voyages en Israël. Il photographie des membres de sa famille, des connaissances ou des inconnus. Chacun de ses sujets lui confie son histoire et c’est à partir de ces témoignages qu’il travaille pour créer une situation. À ces « portraits composés » s’ajoutent des paysages dans lesquels se lit l’histoire passée et présente du pays. Standing at the front est une série de portraits de gens ordinaires qui vont être confrontés à des événements dramatiques ou extraordinaires, qui tentent de continuer à vivre malgré tout.
Lishay
Le Wadi de Narbeta, c’est là que la ligne tracée lors de l’armistice de 1949 passe encore aujourd’hui. Un Palestinien vient de la traverser. Il a confié à Lishay un aigle malade qu’il a trouvé dans son champ. On soupçonne le rapace d’être porteur de la grippe aviaire. Lishay, inspecteur régional des réserves naturelles, ne sait pas quoi faire. Le risque de propager la maladie est grand ; pourtant, il ne peut se résoudre à tuer l’oiseau.
Samah
Bientôt, le bus de nuit de Jaffa la ramènera chez elle, dans l’appartement où elle se cache depuis quatre ans. Samah écrit des chansons, elle veut devenir chanteuse. « Une Bédouine ne peut pas quitter son village et s’installer toute seule dans la grande ville, ça ne se fait pas ». Voilà ce que lui a dit son frère avant de la rouer de coups. Elle est partie en sachant qu’elle mettait sa vie en danger.
Orly & Konda
Dans le sud de Tel Aviv, il est plus de minuit et la police de l’immigration quadrille tout le quartier depuis le matin. Orly est folle d’inquiétude en attendant Konda. Il finit par rentrer à la maison. Elle le regarde, c’est un miracle qui dure depuis maintenant deux ans.
David Osher
Dans la petite ville de Petach Tikva (La Porte des Espoirs), la nuit tombe. Les lumières s’allument peu à peu. Dans l’usine de métallurgie, les machines se sont arrêtées. David Osher (David La Joie) s’est tourné vers la sortie, avant de se figer soudain. Il a travaillé 35 ans dans ces lieux. Bientôt, il partira.
Yohannes
Kadesh Barnea : petite oasis verte perdue dans un désert rocailleux, avec vue sur le poste-frontière, juste avant l’Egypte. Six ans après avoir été enlevé dans le désert du Sinaï alors qu’il fuyait la guerre au Sud Soudan, Yohannes fête ses vingt ans, entouré par ses parents adoptifs. Il s’est fait tatouer sur la poitrine une croix entourée par une étoile de David.