L’utopie du mouvement
Ce projet a débuté par une série de photographies de paysages prises sur quatre saisons autour de Château Lafite, à l’invitation d’Éric de Rothschild. De ce corpus, Shoshan a extrait six photographies en noir et blanc de la forêt hivernale, et quelques vols d’oiseaux migrateurs ; cette série vient prolonger sa réflexion sur les phénomènes migratoires, vus cette fois dans la nature, où Shoshan discerne des équilibres et des jeux subtils entre harmonie et disharmonie. Ceux-ci sont absents des affaires humaines en raison de la dimension politique et dramatique des mouvements de population, mais il se révèlent ici d’une poésie inattendue.
Cette série ouvre également une nouvelle perspective sur les thèmes propres à Shoshan. Pour la première fois, le travail du photographe n’inclut aucune trace d’activités humaines, inaugurant ainsi une nouvelle temporalité, plus ambiguë, sans marqueur de durée. De même, il interroge ici le mouvement plutôt que l’attente. En effet, la nature ne connaît aucune stase, aucune stabilité ; en contrepartie, tout y est à sa vitesse propre.