Illusions about Happy Endings
En 2013, Shoshan étend son exploration des frontières à la côte atlantique française où il photographie les bunkers à l’abandon de la Seconde Guerre mondiale. Symboles de toute une région, leurs ruines se détachent sur les lignes pures du paysage. Le passage du temps et ses effets se matérialisent dans le support choisi, une pellicule 35 mm périmée depuis près de 25 ans, et les jeux de grain et de couleurs qui en résultent. À ces diapositives s’ajoutent des portraits filmés d’anciens résistants ou rescapés de la guerre. Stoïques, presque imperturbables, ces survivants ont risqué leur vie à une époque et retrouvent aujourd’hui, en raison de leur grand âge, ces territoires frontière entre la vie et la mort. Les visages marqués par la vieillesse comme les bâtiments délabrés sont autant de rêves d’avenir glorieux sur le point de se fondre dans le paysage. La victoire est peut-être soluble dans l’entropie, mais l’esprit de résistance subsiste.